LA MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE VEINEUSE, une maladie plurifactorielle
Posté par Bérengère Arnal le 3 janvier 2013
L’article suivant a été proposé à la consultation au mois de mai 2012. Compte tenu de l’actualité, je vous le propose de nouveau à la lecture.
BA
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La prise d’une contraception estroprogestative est le facteur de risque de MTEV le plus fréquent chez une femme en à¢ge de procréer.
Mais d’autres facteurs de risque de MTEV peuvent être en cause et se surajouter :
– l’à¢ge : il y a augmentation du risque après 35 ans et surtout après 40 ans. VIGILANCE ACCRUE EN CAS DE PRESCRIPTION CHEZ UNE FEMME DE PLUS DE 40 ANS. PAS DE PRISE DE PILULE ESTROPROGESTATIVE APRES 35 ANS SI OBESITà‰ AVEC DES ANTECEDENTS FAMILIAUX ET D’AUTRES FACTEURS DE RISQUE
– le poids : en cas de BMI (body mass index) supérieur à 35, CONTRE-INDICATION à la prise de pilule estroprogestative; le risque de MTEV est multiplié par 2 entre 25 et 30 par 5 au-dessus de 30 (obésité),
– la chirurgie : la chirurgie programmée à risque veineux élevé (orthopédique, traumatique, carcinologique) impose l’arrêt préalable de toute contraception estroprogestative. En cas de chirurgie d’urgence, il y a lieu d’instaurer un traitement préventif anticoagulant en plus de l’arrêt de la contraception.
– les thrombophilies : il s’agit d’anomalies de la coagulation (hémostase), qui peuvent multiplier le risque de MTEV par 16.
o déficits congénitaux en inhibiteurs de la coagulation : antithrombine III, protéine C, protéine S
o résistance congénitale de la protéine C activée avec mutation du facteur V Leiden
o mutation du gêne du facteur II (prothrombine)
– le tabac : il est plutà´t un facteur de risque artériel (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde) qui contre-indique la prise d’une contraception estroprogestative après 35 ans. Avant 35 ans, ce risque artériel justifie le choix d’une contraception à risque le plus faible. Le risque augmenté de MTEV existe au-delà 30 cigarettes/jour et chez les femmes porteuses d’une mutation génétique (facteur V Leiden).
– les antécédents familiaux de thrombose : lorsqu’il y a des antécédents familiaux de 1er degré (parents, enfants, fratrie) mais aussi chez les tantes, oncles, grands-parents, survenant avant 45-50 ans, il est impératif de rechercher une thrombophilie héréditaire en instaurant UN BILAN SANGUIN DE THROMBOPHILIE avant la prise de la contraception estroprogestative. Celle-ci entraine une hypercoagulabilité, avec notamment une diminution des taux de protéine S et une résistance acquise à la protéine C activée, donc une majoration du risque de MTEV en cas de thrombophilies héréditaires.
QUEL BILAN DE THROMBOPHILIE ?
Il doit être pratiqué avant toute prise estroprogestative ou après un arrêt de trois mois de la contraception estroprogestative.
– NF-plaquettes
– Bilan de coagulation : TP-TCA-Fibrinogène
– Dosage de l’antithrombine III
– Dosage de la protéine C
– Dosage de la protéine S
– Test de Résistance à la protéine C activée
– Recherche de la mutation Facteur V Leiden, si le test de résistance à la protéine C activée est anormal
– Recherche de la mutation 202010G/A du gène de la prothrombine
QUESTION : DOIT-ON PROPOSER CE BILAN DE THROMBOPHILIE à€ TOUTE JEUNE FILLE OU FEMME Dà‰SIRANT UNE CONTRACEPTION ESTROPROGESTATIVE même en l’absence d’antécédents familiaux de MTEV ?
Ce serait une dépense de santé trop importante… nous dit-on.
LA PRUDENCE S’IMPOSE.
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